La chirurgie esthétique du sourire

Le blanchiment

Des dents claires garantissent un sourire éclatant, offrant un contraste net avec les lèvres. Ainsi, le blanchiment des dents est une demande esthétique classique. Il est cependant important de garder une harmonie entre la carnation générale du visage et la clarté des dents pour éviter un rendu général disgracieux.
L’appellation de « blanchiment » couramment utilisée est plutôt impropre, et on lui préfère le terme d’« éclaircissement », car le traitement vise à diminuer la saturation de la teinte de base des dents, et non à modifier la teinte elle-même. Ainsi, on distingue les dents à base jaune, à base orange, à base brune ou à base grise. Toutes ces teintes peuvent être claires ou foncées en fonction de leur saturation. En diminuant la saturation, on éclaircit la dent. Pour cela, deux méthodes coexistent, et sont parfois complémentaires : la méthode dite ambulatoire et la méthode « au fauteuil ».
La méthode ambulatoire propose au patient un kit pour une utilisation quotidienne du traitement, chez lui, dans la journée ou durant la nuit. Ce kit se compose de gouttières se fixant sur les dents à la manière d’un protège-dents et d’un gel, présenté en seringue, qui doit être placé dans les gouttières. On obtient un éclaircissement en 10 à 15 jours, et la saturation des dents reste stable pendant 2 à 4 ans.
La méthode dite « au fauteuil » permet d’obtenir un éclaircissement encore plus poussé en une ou deux séances de 90 minutes grâce à l’utilisation de gels plus dosés en peroxyde. Pour cela, il est impératif de protéger les tissus mous autour des dents (lèvres, gencives), qui ne peuvent supporter une telle concentration. De plus, pour diminuer le temps de traitement, on augmente l’activité du produit de blanchiment en appliquant sur les dents un rayon lumineux de type laser ou ultraviolet. Souvent, on complète les séances au fauteuil par un court traitement ambulatoire, afin de pérenniser le résultat.

La chirurgie esthétique du sourire

Qui n’a pas succombé un jour au charme d’un joli sourire ? Ce mouvement des lèvres, que l’on peut moduler à l’infini pour en faire le messager des pensées les plus intimes, est une alchimie délicate de contractions musculaires qui provoquent l’entrebâillement des lèvres, puis l’ouverture de la bouche pour dégager les dents, lesquelles s’offrent alors au regard de celui ou de celle à qui ce sourire s’adresse. Car il est personnel et personnalisé, ce sourire ; on n’a pas le même pour la personne que l’on veut séduire et pour un groupe, ou dans le cadre d’une action commerciale.
La qualité, la beauté d’un sourire relève donc des traits et des muscles de la face, du dessin des lèvres et, au final, de l’esthétique de la dentition, qui est moins mobile que le reste de la face, certes, mais qui n’en a pas moins une importance primordiale. Si les dents sont abîmées, le charme risque d’être rompu. La reconstruction s’impose alors.
La reconstruction esthétique d’un sourire est une demande fréquente, parfaitement justifiée si l’on prend conscience de l’importance majeure que présente la communication non verbale. Notre sourire parle pour nous, avant même que nous ne prononcions le moindre son ; il donne à notre interlocuteur une première impression de notre personnalité ou de notre état d’esprit. Un sourire disgracieux représente donc un handicap dans cette première approche relationnelle. Heureusement, il existe de nombreuses méthodes pour restaurer ou améliorer un sourire.
L’esthétique dentaire d’un sourire dépend de trois paramètres essentiels : la teinte des dents, leur forme et leur position. Chacun de ces paramètres peut être modifié, à condition de respecter certains impératifs. En effet, en plus de leur rôle esthétique dans le sourire, nos dents interviennent dans ces trois fonctions majeures que sont la mastication, la déglutition et la phonation.
Lors de la mastication, les dents antérieures maintiennent et découpent les aliments, d’où leur nom d’« incisives », alors que les dents postérieures, plus massives et présentant des surfaces de contact plus importantes, servent au broyage des aliments avant leur ingestion. Les canines, quant à elles, guident les mouvements latéraux droit et gauche en protégeant les dents antérieures et les molaires.
La déglutition demande la contraction d’un ensemble musculaire qui ne peut se faire que si la mâchoire inférieure (la mandibule) est parfaitement stabilisée grâce à l’engrènement des dents inférieures dans les dents supérieures.
La prononciation de certaines syllabes se fait par contact plus ou moins intime entre la langue et les dents ; c’est le cas pour celles qui contiennent les lettres C, D, L, N, S, T et Z, pour ne parler que de la langue française…
Une restauration esthétique du sourire doit donc s’envisager en tenant compte des impératifs fonctionnels de cette zone afin de ne pas altérer la physiologie buccale.

Ce qu’il faut savoir sur le blanchiment

Toutes les dents ne réagissent pas de la même manière au traitement. Les teintes jaunes et orangées, dont la saturation augmente avec l’âge, répondent très bien au blanchiment, alors que les teintes grise et brunes sont plus résistantes.
S’il existe sur les dents des taches dues au fluor ou aux tétracyclines, il est possible de les atténuer, mais pas de les faire disparaître.
Les matériaux artificiels (résines, céramiques) ne sont pas sensibles aux traitements.
Il existe des contre-indications : hypersensibilité des dents, caries non soignées ou maladie des gencives en cours d’évolution.
Après le traitement, et pendant 48 heures au minimum, il est fortement recommandé de ne pas consommer de produits tanniques (vin rouge, thé, café, fruits rouges, tomates, carottes, viande rouge…) et de ne pas fumer.
Les dents peuvent être plus sensibles aux chocs thermiques pendant quelques jours après le traitement, avant de retrouver leur état normal.

Qui consulter pour un blanchiment

Tout chirurgien dentiste équipé du matériel nécessaire est à même de réaliser un blanchiment. Certains centres spécialisés proposent également ces traitements, mais mieux vaut s’assurer qu’ils sont bien supervisés par un professionnel, qui seul pourra poser l’indication et s’assurer de l’absence de contre-indications.

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Les facettes

Les facettes céramiques sont une solution très complète pour la reconstruction d’un sourire harmonieux. Elles permettent en effet de modifier à la fois la forme, la position et la teinte des dents.
Le traitement consiste à éliminer une fine pellicule d’émail (souvent de l’ordre du millimètre) sur la face visible des dents antérieures, et de la remplacer par une facette de céramique collée. Les facettes peuvent être utilisées pour reconstituer une dent fracturée ou cariée (une facette suffit), ou pour reconstruire un sourire complet (on utilise alors jusqu’à vingt facettes, dix en haut et dix en bas). Entre ces deux extrêmes, tous les cas de figure sont envisageables.
Cette technique ne concerne que les prémolaires, les canines et les incisives (les dents visibles dans le sourire). Elle n’est pas adaptée aux molaires, qui subissent lors de la mastication des forces incompatibles avec les facettes.
Les résultats obtenus sont durables ; la teinte des facettes ne se modifie pas avec le temps, et leur entretien ressemble en tous points à l’entretien d’une dent naturelle (nettoyage et détartrages réguliers). La seule limite des facettes est physiologique (rappelons-nous les fonctions dans lesquelles interviennent les dents).

Ce qu’il faut savoir sur les facettes

Les facettes sont réservées aux dents vivantes, c’est-à-dire aux dents dont le nerf est encore sain. S’il existe dans le sourire des dents dévitalisées, elles devront recevoir une couronne.
S’il n’existe pas de limite dans la modification de la teinte des dents, leur axe en revanche ne peut être corrigé que de quelques degrés.
Pour un résultat esthétique parfait, les gencives doivent être en parfaite santé. Dans le cas contraire, il faut envisager en priorité un traitement parodontal.

Qui consulter pour des facettes

Les facettes céramiques font appel à une technique dentaire spécifique que ne maîtrisent pas tous les chirurgiens dentistes ; le choix du praticien sera donc guidé par les conseils avisés d’amis ou de professionnels de la santé.

L’orthodontie

L’orthodontie permet de modifier la position des dents, par translation, rotation ou version. Cette technique nécessite des traitements longs, entre 6 mois et 2 ans, car les forces appliquées pour faire « bouger » les dents doivent rester faibles et constantes. Le but est de mobiliser la dent avec son environnement parodontal (la gencive et l’os sous-jacent). Ainsi, les dents ne sont en aucun cas fragilisées en fin de traitement.
Très utilisée chez l’enfant depuis plus de cinquante ans, l’orthodontie est de plus en plus proposée aux adultes, avec des techniques spécifiques. Ainsi, aux bagues métalliques voyantes on préfère l’utilisation de bagues céramiques, plus discrètes. Une technique dite « linguale », invisible, est également proposée, au prix d’un confort moindre et d’un coût plus élevé.
Les résultats esthétiques en fin de traitement sont remarquables, mais rappelons que seule la position des dents est modifiée. Il est donc fréquent de combiner l’orthodontie avec d’autres traitements : blanchiment ou facettes.

Ce qu’il faut savoir sur l’orthodontie

Les processus physiologiques mis en œuvre pour mobiliser les dents ne s’arrêtent pas du jour au lendemain à la fin du traitement. Un fil de contention collé derrière les dents doit donc rester en place pour pérenniser le résultat ; il impose une hygiène très rigoureuse.
Dans certains cas, le traitement impose l’extraction de dents saines (généralement, les prémolaires) afin de récupérer l’espace indispensable à l’alignement des dents.

Qui consulter pour de l’orthodontie ?

L’orthodontie est une spécialité dentaire à part entière. Les dentistes qui la pratiquent le font généralement de manière exclusive.

Les couronnes

Une dent dévitalisé se retrouve isolée, sans échange hydrique avec le reste de l’organisme ; elle se dessèche, change de teinte et devient cassante. La couronne a pour objet de la recouvrir entièrement afin de la protéger et de redonner à cette zone une couleur en harmonie avec les autres dents.
Les couronnes dentaires remplacent facettes pour les dents dévitalisées et lorsque la modification de l’axe d’une dent impose un traitement de racine.

Ce qu’il faut savoir sur les couronnes

Les couronnes actuelles sont de plus en plus souvent réalisées en céramique, sans infrastructure métallique, avec un rendu esthétique de très grande qualité.
Il est tout à fait possible de panacher facettes et couronnes dans une reconstitution esthétique.
Les couronnes sont adaptées à la reconstruction de tout type de dent, des incisives aux molaires.

Qui consulter pour des couronnes

Tous les dentistes possèdent les compétences nécessaires à la réalisation de couronnes ; la différence de qualité sera essentiellement fonction de la dextérité du praticien et de son prothésiste.

Les implants dentaires

Un implant permet de recréer une dent manquante, sans prendre appui sur les dents adjacentes, en plaçant dans l’os une fausse racine en titane. Cette racine sert ensuite de support à une couronne céramique après un temps de cicatrisation variable en fonction du site (en moyenne, de 2 à 3 mois).
En comparaison avec un bridge, la durée de vie d’une reconstitution sur implant est nettement plus importante. De plus, en stimulant l’os, l’implant évite la fonte osseuse généralement observée après une extraction dentaire.
Pour poser un implant, il faut une hauteur osseuse suffisante ; si cela n’est pas le cas, il est possible d’augmenter la hauteur disponible grâce à des greffes osseuses. Le greffon osseux est soit naturel (prélevé chez le patient ou provenant d’espèces animales), soit artificiel (fabriqué en salle blanche à partir de composants chimiques de base).

Ce qu’il faut savoir sur les implants dentaires

C’est une intervention simple et sans risque si les indications sont bien posées.
La pose d’un implant se faisant directement dans le tissus osseux, il est important de la réaliser dans des conditions d’asepsie rigoureuse. Les résultats à long terme sont excellents.
Les implants remplacent avantageusement les solutions plus anciennes comme les bridges ou les prothèses dentaires amovibles.

Qui consulter pour des implants ?

En France, environ 6 % des chirurgiens dentistes posent des implants, certains de manière exclusive (la couronne sur l’implant est réalisée par un autre praticien), d’autres, qui travaillent au sein d’une activité pluridisciplinaire, peuvent réaliser l’ensemble des étapes.

Les inlays en céramique

Pendant des années, l’amalgame dentaire communément appelé « plombage » était le matériau le plus utilisé pour reconstituer les dents cariées. Non seulement ces amalgames pêchent par leur aspect inesthétique, mais ils contiennent en plus du mercure (environ 50 % de mercure entre dans leur composition). Il est donc intéressant de les remplacer pour des obturations plus esthétiques et plus biocompatibles.
Le choix se porte sur des résines ou des inlays en céramique, avec un net avantage pour ces derniers, qui offrent à la fois une meilleure résistance et une stabilité accrue dans le temps. Le traitement consiste à éliminer sous anesthésie locale les obturations métalliques et à légèrement modifier la forme de la cavité afin de la rendre compatible avec les matériaux esthétiques. Le praticien réalise alors une empreinte des dents concernées et fait fabriquer par son prothésiste un inlay en céramique qui sera collé lors d’une prochaine séance. L’inlay reconstitue ainsi la partie manquante de la dent dans une teinte adaptée avec un rendu esthétique saisissant.
Depuis quelques années, certains praticiens utilisent pour la réalisation des inlays en céramique une méthode dite de CFOA (conception et fabrication assistée par ordinateur) qui permet d’obtenir un résultat esthétique équivalent mais une meilleure résistance mécanique, le tout en une seule séance, donc avec une seule anesthésie.

Ce qu’il faut savoir sur les inlays

Il s’agit de soins réservés aux dents vivantes, comme dans le cas des facettes ; si la dent est dévitalisée, on préférera une couronne.
Par rapport aux obturations métalliques, les inlays présentent un surcoût qui n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale, mais que compensent certaines mutuelles.
La résistance des céramiques actuelles autorise la réalisation d’inlays en céramique sur toutes les dents, y compris les molaires.

Qui consulter pour des inlays en céramique ?

La réalisation d’inlays rentre dans les compétences classiques d’un chirurgien dentiste pour peu que son prothésiste sache bien les réaliser. Les praticiens travaillant avec des systèmes de CFOA (le CEREC est actuellement le système de CFAO le plus abouti) assurent seuls toutes les étapes de la fabrication des inlays.

Conclusion

Grâce à l’ensemble des techniques dentaires modernes, un sourire disgracieux n’est plus une fatalité. Un plan de traitement adapté permet de bien apprécier les impératifs fonctionnels et de réaliser une restauration esthétique adaptée à la physiologie, qui sera par là même durable.
L’esthétique de la dentition a fait un véritable bond au cours des vingt dernières années. C’était une nécessité liée aussi à l’augmentation de notre durée de vie, dont la moyenne est passée de 50 à 80 ans en moins d’un siècle. Se posent en revanche le problème du coût de ces pratiques, lié à leur haute technicité, or on ne peut attendre que dans un avenir proche que les assurances maladie et les mutuelles apportent plus leur concours.


La chirurgie du sourire en questions

Un implant est-il aussi solide qu’une dent normale ?

Un implant est directement fixé dans l’os, contrairement à une dent naturelle, qui est ancrée par l’intermédiaire d’un ligament. Ainsi, une dent sur implant est aussi solide, et peut-être même plus résistante aux maladies parodontales, qu’une dent naturelle.

Est-ce que certaines banques acceptent de financer ces traitements si leur coût est élevé ?

Les établissements bancaires sont bien conscients que les remboursements de soins dentaires par la Sécurité sociale ne tiennent pas compte des traitements modernes. Ainsi, sur présentation du devis de votre praticien, une banque peut tout à fait vous octroyer un crédit adapté. Il peut également être utile de consulter un courtier en assurances, qui vous proposera une couverture complémentaire adaptée aux travaux à réaliser.

Quel est l’intérêt du détartrage dans l’esthétique du sourire ?

Le tartre est en fait dû à la minéralisation de la plaque dentaire, qui est elle-même formée de bactéries et de résidus alimentaires. En transformant le sucre en acide lactique, ces bactéries sont responsables de la déminéralisation de l’émail des dents, première phase de la carie dentaire. Le tartre apparaît sur les dents sous forme d’un dépôt souvent brun du fait de sa coloration par les tanins alimentaires (thé, café, nicotine chez les fumeurs…). L’élimination du tartre redonne donc aux dents leur teinte d’origine et libère un espace naturellement occupé par la gencive, évitant sa rétraction prématurée.

Quelles sont les techniques qui font mal et celles qui nécessitent une anesthésie locale ?

Avec les progrès des anesthésies locales, il n’existe plus de traitements douloureux. Les facettes ou les inlays en céramique se font sous anesthésie locale, tout comme la pose des implants. Après l’intervention, une médication appropriée évite l’apparition de douleurs postopératoires. Les blanchiments ne nécessitent que très rarement l’utilisation d’une anesthésie. Les traitements orthodontiques peuvent, au début, être désagréables du fait des tensions appliquées pour mobiliser les dents.

Est-ce que les résines et les céramiques se tachent autant que l’émail des dents naturelles sous l’effet des aliments tanniques ?

Les résines, souvent appelées « composites », sont très sensibles aux colorants alimentaires à cause des phénomènes d’osmose (les colorants pénètrent dans la résine). En revanche, les céramiques sont des matériaux très stables. Les tannins peuvent se déposer à leur surface, mais ne peuvent pas y pénétrer. Ainsi, un simple brossage ou, dans les pire cas, un polissage redonnent aux céramiques leur teinte d’origine.