EN BREF :
Implants mammaires
- Hospitalisation : 1 jour /1 nuit
- Durée intervention : 1h-1h30
- Pansements : 10 jours
- Arrêt des activités sportives : 3 à 4 semaines
- Résultat morphologique : 3 à 6 mois
- Prix : – En Tunisie à partir de : 1850 € + IMP
– A Prague à partir de : 2300 € + IMP
– Prix moyen en France : 4500 € + IMP
Introduction
La chirurgie esthétique d’augmentation mammaire est l’ensemble des techniques auxquelles on a recours pour corriger des seins de trop petite taille par rapport à la silhouette (hypotrophie mammaire) ou l’absence complète de développement de la glande (amastie). Ces principes de base doivent être affinés : l’hypotrophie peut être primaire lorsque la croissance ne s’est pas effectuée à la puberté et à l’adolescence ; elle peut être secondaire lorsque la glande a fondu après une grossesse, un allaitement ou un amaigrissement. Dans le deuxième cas surtout, l’hypotrophie peut être associée à une ptose mammaire.
Tous ces éléments font partie de l’observation médicale et du diagnostic initial qui font varier l’indication opératoire. Pour des raisons aussi bien psychologiques que médicolégales, on évite de pratiquer cette intervention avant l’âge de 18 ans.
De quoi s’agit-il ?
La chirurgie esthétique d’augmentation mammaire fait, dans la majorité des cas, appel à la mise en place d’implants (prothèses). Des tentatives ont été effectuées d’injection de produits au contact de la glande pour en augmenter le volume : silicone libre, acide hyaluronique (Macrolane®) et elles ont été abandonnées. L’injection de graisse autologue ou lipoplastie des seins a par contre connu un succès certain ses dernières années.
De plus en plus les praticiens proposent une lipoplastie comme alternative à la prothèse pour augmenter le volume des seins. Les modalités pratiques sont celles décrites dans la rubrique « lipoplastie ». Cependant il faut connaître les spécificités de cette intervention qui dans leurs majorités sont extrêmement positives :
De plus en plus les praticiens proposent une lipoplastie comme alternative à la prothèse pour augmenter le volume des seins. Les modalités pratiques sont celles décrites dans la rubrique « lipoplastie ». Cependant il faut connaître les spécificités de cette intervention qui dans leurs majorités sont extrêmement positives :
Avantages | Inconvénients |
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L’enveloppe : les prothèses mammaires sont toujours constituées d’une enveloppe de silicone ; celle-ci peut être lisse ou avec des irrégularités, les unes fines à l’aspect velouté, les autres légèrement rugueuses.
Le contenu : il a été habituellement incorporé au préalable à la fabrication (sérum hydrogel ou, dans l’immense majorité des cas, gel de silicone) ou introduit au moment de l’intervention, ce qui n’est possible qu’avec du sérum physiologique. Presque tous les implants sont aujourd’hui constitués de prothèses préremplies d’un gel de silicone assez cohésif pour ne pas se répandre en dehors de l’enveloppe en cas de rupture de celle-ci. L’agrément de ce que l’on nomme « dispositif implantable » est soumis à des normes drastiques, sur le plan européen (marquage CE) comme sur le plan national : autorisation de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS).
En même temps que s’accroissait la sécurité, on a vu se développer l’étendue de la gamme avec l’apparition de prothèses dites anatomiques profilées à côté des classiques prothèses rondes. Cela permet une adaptation quasiment sur mesure de l’implant à chaque conformation anatomique.
Deux autres produits sont autorisés au remplissage : le sérum physiologique et l’hydrogel.
• Le sérum physiologique : sa nature aqueuse présente l’avantage d’une innocuité totale en cas de rupture et le double inconvénient, d’une part, d’un aspect et d’un toucher peu naturels, d’autre part, la survenue fréquente d’aspects de plis sous-cutanés, notamment chez les femmes maigres ou se penchant en avant. Ces implants peuvent se dégonfler brutalement à un moment totalement imprévisible, précoce ou tardif.
• L’hydrogel : cette substance constituée en grande majorité d’eau est maintenue prisonnière dans un réseau gélifiant dérivé de la cellulose. Elle n’a été autorisée par l’AFSSAPS que depuis 2005. L’hydrogel, dont la consistance est assez naturelle, n’est fabriqué que par un seul laboratoire en France à ce jour, Arion.
La consultation préopératoire
L’interrogatoire précis et approfondi comme l’examen clinique sont déterminants dans la stratégie opératoire qui est proposée à chaque patiente. Au terme de cet examen peuvent se dégager des contre-indications pour des raisons psychologiques ou physiques : des prothèses sont susceptibles de corriger une petite ptose, mais elles sont inadaptées si le sein tombe plus, transformant alors un petit sein qui tombe en un gros sein qui tombe ! La correction simultanée de l’excès de peau doit être proposée alors systématiquement. Elle se suffit parfois à elle seule si la quantité de glande existante est suffisante.
Certaines situations demandent une vigilance particulière : antécédents de maladies du sein, trouble de la coagulation sanguine, diabète… Nous préconisons dans tous les cas, quel que soit l’âge, la pratique d’une mammographie préopératoire et, éventuellement, d’une échographie, voire d’une IRM.
Plusieurs choix vont être proposés à la patiente : la forme, la nature et le volume des prothèses, le siège de la cicatrice et la position de l’implant par rapport au muscle grand pectoral. Ces choix nécessitent une information approfondie par le chirurgien, appuyée souvent par un document écrit (les fiches de la Société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, par exemple).
Les modalités pratiques
• L’anesthésie : il s’agit le plus souvent d’une anesthésie générale classique, qui évite les angoisses et les visions désagréables ; plus rarement, on peut effectuer une neuroleptanalgésie accompagnée d’une anesthésie locale. Exceptionnelles sont l’anesthésie locale pure et l’anesthésie péridurale « suspendue » ou dorsale haute, qui est réservée à des mains ultraexpertes dans ce domaine.
• L’hospitalisation : elle est habituellement de 24 heures incluant une nuit post-opératoire. Dans certains cas, elle peut être réduite : hospitalisation ambulatoire avec entrée le matin et sortie le soir.
Le déroulement de l’opération
• Les incisions : elles dépendent beaucoup des habitudes du chirurgien et de son expérience, mais aussi des souhaits de la patiente. Il en existe trois, largement pratiquées :
— l’incision axillaire horizontale ou oblique dans l’aisselle, voie très « française » dont la meilleure indication est la mise en place d’une prothèse ronde derrière le muscle. Avantage : il n’y a pas de cicatrice au niveau du sein. Inconvénients : risques exagérés d’hématomes, d’infections (la peau de l’aisselle transpire) et de mauvaise position de la prothèse par rapport à la glande.
— les voie aréolaires, soit périaréolaires inférieures, c’est-à-dire à la jonction entre peau pigmentée et peau claire de la moitié inférieure de l’aréole, soit transaréolaires, traversant horizontalement la totalité de l’aréole du mamelon. Avantages : discrétion habituelle de la cicatrice, bon centrage de la prothèse et limitation du risque d’hématomes. Inconvénients : risques de troubles de la sensibilité, déformation de l’aréole, cicatrice visible en cas de mauvaise cicatrisation de la patiente. Ces risques peuvent se retrouver lors du changement de prothèse, même s’ils n’étaient pas intervenus la première fois.
— la voie sous-mammaire. Cette méthode plus anglo-saxonne présente beaucoup d’avantages : bon positionnement de la prothèse, infections rarissimes, bon contrôle du saignement, pas de limitation de taille de l’implant mammaire, accès aux logettes prémusculaires ou rétropectorales, aptitude aux interventions répétées. Inconvénients : elle peut être visible chez une femme nue en pleine lumière et levant les bras. En cas de mauvaise cicatrisation, elle ne sera pas plus visible que la périaréolaire.
• Le geste opératoire :il consiste à créer un espace décollé suffisant pour accueillir une prothèse de volume prédéterminé. Deux situations sont possibles :
— les prothèses prémusculaires ou rétroglandulaires. Avantages : moins de douleurs, suites opératoires plus simples et plus courtes, aspect très naturel si la glande existante est suffisante, peu de saignements. Inconvénients : laisse plus deviner le contour de la prothèse chez une patiente maigre ou mince, rend la prothèse plus palpable en cas de capsules périprothétique ou de coque.
— les prothèses rétromusculaires. Avantages : aspect plus naturel essentiellement en cas de coque périprothétique. Lorsqu’on a une coque sur une prothèse posée en avant du muscle, une réintervention pour la mettre derrière le muscle peut faire partie des solutions proposées. Inconvénients : le postopératoire est souvent très douloureux, quelquefois pendant un temps assez long (de 10 à 15 jours), saignements importants (drains conservés plusieurs jours), reprise de l’activité différée souvent d’une quinzaine de jours, y compris la conduite automobile. Lors du résultat définitif, les prothèses peuvent présenter une certaine mobilité à la contraction des muscles pectoraux, ce qui peut être gênant dans certaines situations de la vie courante.
Position de la prothèse :
• Les sutures : elles sont habituellement intradermiques pour obtenir les meilleures cicatrices. Il ne faut pas oublier que la correction simultanée d’une ptose donne des cicatrices d’une cure de ptose. Enfin, la mise ne place d’un petit drain pour éviter les hématomes est fréquente. Ces drains sont retirés de 1 à 4 jours après l’intervention.
• Le pansement : certains chirurgiens mettront un gros bandage de maintien, d’autres préfèrent un pansement plus petit sur l’incision avec mise en place immédiate d’un soutien-gorge spécial dont le port sera recommandé jour et nuit pendant environ 2 mois.
Le postopératoire
• Les douleurs profondes sont variables en fonction de chaque opérée ; elles sont toujours marquées lors d’un positionnement rétromusculaire de la prothèse. Dans ce cas, elles peuvent justifier l’emploi d’antalgiques majeurs (morphiniques ou dérivés) dans les premiers jours. À cela s’ajoute la sensation de tiraillement ou de tension cutanée ainsi qu’une difficulté à lever les bras ou à porter des charges.
Ces éléments sont liés à l’œdème ainsi qu’à la taille relative de la prothèse par rapport au sein préopératoire. Le sport et le port de charges lourdes sont à éviter pendant environ 2 mois.
• Les ecchymoses : des bleus sont visibles sur la peau pendant une quinzaine de jours. Ils sont toujours régressifs.
Le résultat
• La durée jusqu’à obtention du résultat : les résultats sont appréciables 3 mois après l’opération, mais il faudra environ 6 mois pour considérer ce résultat comme définitif. Ce n’est qu’à ce terme qu’on disposera de la souplesse, de l’arrondi de la silhouette du sein qui permettent d’estimer le résultat final. L’évolution des cicatrices est habituellement plus longue et de l’ordre de 12 à 18 mois.
• La pérennité : cela amène à développer la notion de « durée de vie » des implants. À la fin des années quatre-vingt-dix, on considérait que des prothèses devaient être changées tous les dix ans. La qualité accrue des prothèses modernes permet de ne plus fixer une limite, en revanche les porteuses de prothèses doivent savoir que celles-ci ne sont pas là pour la vie et qu’il faudra les changer au moins une fois à un terme qu’il n’est pas possible de définir. En contre-partie, une surveillance régulière tous les ans, avec un examen clinique appuyé éventuellement d’investigations radiologiques (mammographies, échographies, IRM) est nécessaire. Cette surveillance doit s’effectuer auprès de votre chirurgien tous les 2 à 3 ans ; dans l’intervalle, la surveillance habituelle des seins est assurée par le gynécologue ou le médecin traitant, qui prescrit les examens nécessaires.
• La variabilité : le résultat dépend certes de la nature des prothèses, de la technique utilisée et du chirurgien, mais aussi, pour beaucoup, de la patiente, de la forme préexistante du sein, de la capacité de la peau à se distendre et à cicatriser. Il est vrai que chez les femmes minces à petits seins, la forme de la prothèse peut imposer sa silhouette au sein, mais, dans la majorité des cas, c’est la forme du sein qui s’impose, augmentée par la prothèse. Nous avons coutume de dire aux femmes qui ont déjà accouché qu’elles peuvent s’imaginer leur résultat en se souvenant des seins qu’elles avaient pendant la grossesse.
Attention
Méfiez-vous des simulations informatiques du résultat, qui sont assez illusoires en matière de prothèse ou de réduction mammaires, contrairement aux rhinoplasties ou aux lipoaspirations, où elles peuvent approcher efficacement la réalité.
Conclusion
La pose d’implants mammaires est une intervention phare depuis plus d’un demi-siècle. Elle peut donner des résultats magnifiques comme elle peut conduire à des complications, parfois redoutables, toujours regrettables. Les progrès récents de la technique et la rigueur des normes de fabrication ont permis de réduire déjà beaucoup les risques.
Les tentatives de « remplissage » du sein sans chirurgie mobilisent depuis longtemps les chercheurs : « Prenez-moi donc de la graisse que j’ai sur les fesses et mettez-la-moi dans les seins ! » Ce geste avait déjà été tenté sans succès au début du XXe siècle. D’autres chirurgiens ont essayé depuis, mais avec toujours plus de risques et d’inconvénients que d’avantages.
L’acide hyaluronique (Macrolane®) est injecté avec succès depuis début 2008 en France. Cela évite certes une intervention et une anesthésie, mais présente de lourds handicaps : la contrainte (il faut renouveler ses injections tous les 12 à 18 mois), le volume (l’injection est limitée à 100 centimètres cubes par côté, c’est-à-dire la plus petite des prothèses mammaires) et le prix (environ 3 000 € par injection pour les deux seins). Reste le risque, pas tant de déclenchement d’une pathologie du sein que d’interprétation des images de mammographie (microcalcifications) au niveau de zones injectées. Cet argument vaut aussi pour les tentatives d’injections de graisse.
Notre avis
Nous ne devons jamais oublier d’être médecins avant tout et donc de ne pas nuire. La meilleure des techniques n’est jamais dépourvue de risques, et l’information détaillée doit permettre d’appréhender au mieux le résultat. Là plus que partout ailleurs, la déception risque de venir d’un défaut d’explication ou de communication. Ces points étant respectés, l’implantation de prothèses mammaires reste une des interventions qui apporte le plus de satisfactions chez les opérées.
L’hypotrophie mammaire en questions
L’allaitement est possible théoriquement, mais il est déconseillé à cause du risque de passage de microparticules de silicone dans le lait maternel. La silicone dans l’alimentation d’un bébé n’est certes ni toxique ni mortelle, mais elle ne peut pas être préconisée.
En aucune façon. Toutes les études faites sur de grandes séries, notamment aux États-Unis, au Canada et en Europe pendant les années quatre-vingt-dix, ont démontré qu’il n’y avait aucun lien entre la présence de prothèses mammaires et l’apparition d’un cancer du sein. En revanche, le dépistage du cancer peut être rendu un peu plus difficile par la présence des implants et justifie une surveillance radioclinique encore plus rigoureuse et des examens pratiqués dans des centres spécialisés (sénologues).
Cette hypothèse a été émise pendant les années quatre-vingt-dix, lors des procès intentés aux plus grands fabricants américains de prothèses (Dow Corning notamment, filiale de Dow Chemicals) ; les études qui ont été diligentées alors n’ont pu apporter aucune preuve dans ce sens. Il faut savoir qu’aujourd’hui le matériel implantable est soumis à une « matério vigilance très stricte qui peut conduire à une suppression d’autorisation de vente des prothèse en cas de doute sur leur innocuité. Cela s’est produit en France fin mars 2010 pour des implants d’une marque française. Ceci doit rassurer les patientes sur la qualité des prothèses autorisées, et inciter à conserver la « carte d’identité » des prothèses qui leur est remise à la sortie.
Plus le temps passe au-delà de 10 à 15 ans, plus le risque de rupture est élevé. Il n’y a aucun risque à conserver des prothèses au sérum physiologique en dehors de la survenue brutale d’un sein tout plat (flat). En revanche, la rupture d’une prothèse remplie de silicone est plus préjudiciable et demande une intervention, au minimum pour retirer la prothèse défectueuse.
Sans aucun doute ! L’information qui a circulé à une certaine époque disant que les prothèses pouvaient exploser du fait de la dépressurisation dans un voyage en avion est totalement fantaisiste et relève du fantasme.
Les implants sont bien souvent indétectables, même par des spécialistes. Parfois, on peut tout juste en palper le contour si la prothèse est volumineuse par rapport à la quantité de glande préexistante ; elle ne sera vraiment détectable que chez les femmes très minces, même en position rétropectorale. En revanche, si le cheminement psychologique a été bien géré en préopératoire et que la demande est rationnelle, l’intégration de la prothèse est extrêmement rapide, quelques semaines au plus… Les patientes estiment très vite que la prothèse fait partie d’elles-mêmes. La vision des photographies préopératoires — prises pour des raisons médicolégales — provoque même des réactions de déni ou de non-reconnaissance.
Oui, après respect du délai imposé en postopératoire par le chirurgien et en faisant tout de même attention à ne pas recevoir de chocs violents directs, ce qui est une règle pour tous les seins, même non opérés.
Le chirurgien dispose d’une gamme de prothèses dont le volume varie de 100 à 600 centimètres cubes environ avec un échelonnement moyen de 30 centimètres cubes (100, 130, 160, 190 centimètres cubes…). C’est la somme du volume glandulaire préexistant + celui de la prothèse implantée qui donnent le volume final du sein. Il ne sert donc à rien de faire des comparaisons avec la taille des prothèses de ses copines ! La taille d’un bonnet de soutien-gorge n’ayant aucune rigueur scientifique, on ne pourra qu’en faire une estimation, en sachant que le même bonnet peut être plus ou moins rempli.