Il est assez logique de rapprocher les cicatrices et les vergetures. Les unes comme les autres sont faites d’un tissu fibreux de réparation. Quand il y a cicatrice, c’est que la peau a été coupée en toute épaisseur, alors que dans la vergeture, l’épiderme a été respecté, seul le derme a craqué, s’est fracturé, pour des raisons mécaniques : distension cutanée de la grossesse ou de l’obésité, ou pour des raisons métaboliques comme on l’observe dans certaines maladies des glandes surrénales. Dans tous les cas, la particularité du tissu cicatriciel est d’être définitif, présent à vie ! Le Dr Raymond Vilain, célèbre chirurgien plasticien disait : « La cicatrisation est un phénomène laïque et obligatoire ». C’est tout à fait vrai pour des tissus sains. Malheureusement, le tissu cicatriciel est la « colle » unique de réparation de tous les tissus mous, et si l’on connait les critères d’une belle cicatrice : blanche, plate, fine, souple et indolore, on ne sait pas toujours comment les faire respecter sur le plan clinique. Certaines cicatrices sont en relief : cicatrices hypertrophiques et chéloïdes, d’autres en creux : cicatrices d’acné, cicatrices déhiscentes et vergetures, d’autres enfin sont rouges, roses ou violacées. Ce sont les éléments ciblés par les traitements au laser.
Principe :
Les lasers peuvent donc agir par deux moyens : l’abrasion laser, ou resurfacing, est l’équivalent laser de la dermabrasion mécanique. L’action sur la couleur, rejoint le traitement des vaisseaux et taches rouges, par l’utilisation d’un laser KTP ou à colorant. Nous n’envisageons donc ici que la « laser brasion » consistant à niveler la peau, à la lisser.
Comment ça marche :
Les lasers utilisés dépendent de l’importance du nivellement à accomplir, CO2 ou Erbium, ils vont à volonté supprimer, les couches les plus superficielles de la peau, en ne dépassant pas 100 à 150µ pour éviter de provoquer d’autres cicatrices dues au laser lui-même. La réparation épithéliale tend à araser les bosses et combler les creux.
A qui s’adresse ce soin ?
Les bonnes indications sont donc représentées par les cicatrices visibles, mais légèrement en creux seulement comme les cicatrices d’acné ou de varicelle dites déhiscentes, ou les vergetures. Il faut être plus modestes sur les cicatrices chéloïdes, trop épaisses pour être efficacement accessibles au resurfaçage. Par contre le traitement est contre indiqué chez les patientes enceintes, les porteurs d’infection cutanée : acné floride, herpes en poussée, patients sous traitement de Roaccutane et sur les peaux pigmentées : bronzées, métisses et noires.
Déroulement de la séance, suites ?
L’anesthésie locale est nécessaire au minimum, mais il faut savoir que pour des surfaces étendues il est préférable d’opter pour une neurleptanalgésie, ou une anesthésie générale, qui nécessitent la présence et la consultation préalable d’un anesthésiste, ainsi que la pratique en milieu hospitalier( public ou privé). C’est le cas du traitement de visages entiers. Les « tirs » laser sont ensuite appliqués jusqu’à couvrir la totalité de la surface cicatricielle. La durée dépend donc de la surface à traiter. A la fin de la séance, on retire à la compresse les tissus préalablement pulvérisé, et l’on applique un pansement gras, à base de vaseline et/ou de pommade antibiotique en alternance. Les pansement sont renouvelés tous les jours jusqu’à l’apparition vers le 10e-12e jour, d’un épithélium de recouvrement qui laisse en place des tissus très rouges initialement ou pour le moins rosés. Tant que la « roseur » persiste, ( soit environ six mois), il est contre indiqué de s’exposer au soleil, sous peine de voir apparaître des taches pigmentaires définitives.
Quel rythme ? Quand s’arrêter ?
Une seconde séance peut être proposée 9 à 12 mois plus tard en cas de résultat insuffisant, c’est-à-dire quand les lésions sont très profondes au départ, il faut alors informer les patients préalablement.
Risques
Brulures de peaux pigmentées et taches brunes résiduelles, surtout si la mesure d’exclusion d’exposition solaire n’a pas été respectée.
Efficacité
Souvent satisfaisante, elle est très liée à la profondeur des cicatrices initiales, mais l’effet de lissage est réel, palpable et visible. Il faut cependant être patient, des modifications locales sont possibles jusqu’à six mois, voire au-delà.
Que retenir : Technique certes un peu lourde, mais c’est la seule avec la dermabrasion qui puisse prétendre à une certaine efficacité.
Alors…. C’est ça ou la chirurgie, ou rien.
Source : Livre « La médecine esthétique Belles, Beaux sans bistouri! «