Introduction

La ptose mammaire consiste en un affaissement des seins donnant l’aspect de seins qui tombent. La ptose apparaît souvent après une grossesse, avec ou sans accouchement, surtout après un amaigrissement, et parfois pour des raisons génétiques, familiales. On peut avoir les seins de sa mère ou bien d’une de ses deux grands-mères. Dans certaines ethnies, on peut assister à la survenue d’une ptose peu de temps après la puberté, or la ptose est un élément qui ne s’améliore pas spontanément, bien au contraire. Tout au plus la prise de poids peut-elle temporairement « remonter » un peu les seins en les remplissant, mais il ne faut alors en aucun cas reperdre de poids.

De quoi s’agit-il ?

La chirurgie de la ptose mammaire, quand elle n’est pas liée à une hypertrophie, présente un peu les mêmes caractéristiques que la mastoplastie de réduction, à cette différence près que l’on n’agit en réduction que sur la peau. Le volume, lui, est conservé au maximum, parfois même augmenté. Simplement, la glande, étalée à l’origine, est remodelée, resculptée par le chirurgien et fixée un peu plus haut.

La consultation préopératoire

La consultation préalable à toute décision revêt un intérêt tout particulier ici. Il faut être certain de poser d’emblée la bonne indication, et pour cela établir un diagnostic précis et faire une information de qualité. Ici, le consentement éclairé prend tout son sens.
Il est donc souvent souhaitable d’accompagner l’information orale d’un document écrit assez exhaustif (fiches de la Société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ou tout autre document du même genre).
On trouvera les mêmes indications et contre-indications que pour les prothèses mammaires ou l’hypertrophie mammaire, notamment en ce qui concerne la pratique d’une mammographie et d’une échographie préalable.
Le traitement chirurgical de la ptose mammaire ne fait jamais l’objet d’un remboursement par la Sécurité sociale ou par un quelconque organisme mutualiste.

Les modalités pratiques

L’anesthésie : on propose le plus souvent une anesthésie générale classique, qui donne un maximum de confort et permet, entre autres, d’opérer la patiente en position demi-assise.
L’hospitalisation : elle est habituellement de 24 heures incluant une nuit opératoire. Dans certains cas, elle peut être réduite (hospitalisation ambulatoire avec entrée le matin et sortie le soir), surtout s’il a été décidé de ne pas mettre de drains.
Le déroulement de l’opération :
Les techniques : il existe des techniques avec une seule cicatrice située autour de l’aréole. Séduisante a priori, très à la mode il y a une quinzaine d’années, cette méthode a rapidement montré que les résultats à terme n’étaient pas à la hauteur de notre enthousiasme, et que les indications étaient en fait limitées à de toutes petites ptoses, c’est-à-dire aux cas où il eût peut-être été préférable de mettre simplement une petite prothèse. Restent les cas où la patiente ne veut aucune augmentation de volume ; on peut se demander alors si l’opération est vraiment justifiée.
Plus intéressantes sont les techniques à deux cicatrices : la périaréolaire et une verticale. Les indications sont plus étendues, mais on peut se trouver dans une impasse avec un aspect de bourse à l’extrémité de la verticale qui impose de convertir la méthode en T inversé avec une horizontale courte. Il y a alors assez peu de différences avec la méthode classique en T inversé telle qu’on la voit sur les schémas et qui, d’expérience, donne les résultats à la fois les plus jolis et les plus durables. Si l’on « travaille » le dessin et que l’on joue sur les positions relatives de l’horizontale et de la verticale, on peut obtenir des techniques en L ou en J.
Le geste opératoire a deux objectifs : d’une part retirer et retendre une peau bien souvent fine et distendue, et d’autre part remodeler la glande en la fixant plus haut, notamment par un amarrage au muscle grand pectoral. À ce stade, il est toujours loisible de poser en plus une prothèse mammaire si cela avait été convenu préalablement avec la patiente, et ce bien sûr en avant ou en arrière du grand pectoral.
Les sutures : intradermiques et pratiquées avec des fils résorbables, elles sont superposables à celles des techniques de réduction. Le drainage n’est pas constant, il dépend des tendances au saignement de chacune et des habitudes du chirurgien. S’ils ont été posés, les drains sont retirés après 24 à 48 heures.
Les pansements : ce sont de gros pansements modelants ou des pansements plus légers avec un soutien-gorge médicalisé (mêmes paramètres que dans la chirurgie de réduction).

Le postopératoire

Les douleurs profondes sont faibles et le plus souvent liées à la présence d’un drain dans les premiers jours ; ensuite, elles sont quasi inexistantes. Ces principes peuvent varier si l’on a mis en place une prothèse notamment sous-pectorale. Le sport et le port de charges lourdes sont à éviter ici aussi pendant environ 2 mois.
Les ecchymoses : des bleus sont toujours possibles, mais ne sont pas la règle.

Le résultat

 

La durée jusqu’à obtention du résultat : les résultats sont appréciables 3 mois après l’opération, mais il faudra environ 6 mois pour considérer le résultat comme définitif.
La pérennité : elle est en général excellente, et n’est altérée ni par le temps ni par les grossesses. Comme toujours, les seuls ennemis d’un résultat durable sont les trop grandes variations de poids, les régimes yoyo et le fait de ne pas porter de soutien-gorge, ce qui sera obligatoirement préjudiciable si cela se répète, surtout si les seins sont un peu volumineux.
La variabilité : il est, dans ce cas, difficile de faire des prévisions de résultat. Le seul contrat auquel on puisse s’engager est l’obtention de seins plus fermes, plus hauts, d’aspect plus rond, qui ne tombent plus et qui présentent un minimum de symétrie.

Attention

Lisez bien tous les documents qui vous sont confiés et n’hésitez pas à poser des questions à votre chirurgien, qui s’est engagé à y répondre dans le consentement éclairé.

Risques et complications

L’intervention proposée pour la ptose mammaire engendrera à peu de chose près les mêmes risques que ceux décrits dans les hypertrophies mammaires, avec cependant une fréquence encore moindre. Il ne faut pas oublier celles qui sont liées à la pose éventuelle d’une prothèse et qui méritent une information particulière.

Conclusion

Le principal obstacle à la réalisation de cette intervention est sans aucun doute l’existence de cicatrices que l’on sait devoir perdurer, c’est pourquoi il faut que le bénéfice obtenu supplante l’inconvénient des cicatrices. L’information préopératoire est donc essentielle pour faire appréhender à la patiente son futur résultat. De là dépend sa satisfaction, tant immédiate que dans la durée. Il est nécessaire de bien accepter les contraintes « chirurgicales » et de ne pas considérer ce geste comme une technique facile, comme un petit geste. Si les conditions sont réunies, on peut s’attendre à une réelle et durable satisfaction.

Notre avis

Rien n’est plus difficile que de parler de « beauté ». Ce terme est déjà assez difficile à définir, il est encore plus difficile à quantifier. On peut donc élaborer des critères de beauté pour le sein, mais il est plus difficile d’obtenir la satisfaction dans certains cas. La solution passe alors par la qualité de l’information.