Le rôle social

Le rôle social de la chirurgie esthétique …!

En 2010, l’accès à la chirurgie esthétique continue de se développer, à la demande d’un public de plus en plus large en raison d’une meilleure qualité et d’une meilleure fiabilité des gestes, ainsi que d’une démocratisation de l’accès à ces soins.

Le marché de la chirurgie esthétique seule a augmenté de 114 % entre 1997 et 2007.
À l’opposé, certains médias n’ont jamais été aussi agressifs vis-à-vis des techniques médicales consacrées à la beauté. Les propos se déchaînent, allant jusqu’aux limites de l’insulte : « face de mérou », « torpillage chirurgical », « arnaque »… Les émissions télévisuelles n’ont d’autre objectif que d’exposer l’évolution des rares complications. Celles-ci existent — il serait absurde de le nier —, mais elles sont présentées comme la règle alors qu’elles ne sont que l’exception.

Cette image parodique de la chirurgie esthétique s’est confirmée avec la diffusion mondiale d’un feuilleton américain, Nip/Tuck, qui alimente l’imaginaire et le fantasme de ceux qui préfèrent ignorer le travail et la rigueur qui président à l’apprentissage de ce métier.

La justification de la demande
Toute demande de chirurgie esthétique se situe dans l’un des deux cadres suivants :
— la correction de notre anatomie naturelle ;
— la correction du vieillissement.
La correction des altérations acquises (accident, brûlure, tumeur de la peau…) relève de la chirurgie réparatrice et non de la chirurgie esthétique, ce qui explique que notre ouvrage ne les mentionne pas.

La correction de notre anatomie naturelle : la recherche d’une autre normalité

Il est « normal » d’avoir un grand nez bossu, des seins qui tombent à 18 ans, des oreilles décollées, un menton fuyant et des kilos en trop. C’est « normal », mais pas forcément plaisant. On peut aisément concevoir que l’image qu’une personne dotée d’une disgrâce de ce type porte sur elle soit négative et puisse entraîner des comportements sociaux qui lui seront préjudiciables.

Il ne s’agit en aucune façon de satisfaire à des critères de mode puisque, par définition, ils changent au cours des années, ni même d’établir des standards. Le chirurgien esthétique n’est pas un démiurge ! Cette vision de la chirurgie esthétique est d’autant plus fausse qu’elle est irréaliste. On ne peut en effet procéder à des modifications qu’à partir des bases existantes et des variables propres à chacun que sont le squelette, l’épaisseur de la peau, les qualités de cicatrisation, la carnation et l’état de santé général.

Une des qualités essentielles de votre chirurgien esthétique est de savoir dire non à une demande déraisonnable. Vous pouvez d’ailleurs tester cette capacité au cours d’une consultation préopératoire en lui demandant ce qu’il pense d’une partie de votre corps que vous trouvez normale. Le type même de la demande qui doit être écartée est celle de la personne qui vient avec un magazine et demande à être transformée de façon à ressembler à telle ou telle icône de la mode.

Le chirurgien esthétique, outre les connaissances techniques liées à son art, doit posséder des connaissances en matière de psychologie et de psychiatrie pour être capable de faire le point sur l’équilibre de son patient. S’il ressent un doute à ce sujet, il peut demander une consultation spécialisée ou l’avis d’un psychologue. Cette demande sera en général d’autant plus mal prise par le patient qu’elle sera nécessaire.

Et pourtant, personne ne trouverait anormal de devoir faire une radiographie des seins avant la pose de prothèses, un examen ophtalmologique avant une blépharoplastie ou une IRM de la face avant la réfection d’un nez.

La correction du vieillissement

Depuis un siècle, nous gagnons en longévité un mois tous les quatre ans. Ce rythme s’accélère encore, et dans quelques années les centenaires seront légion. Ce quatrième âge, en expansion massive, ne se présente plus comme on l’imaginait autrefois. Les années passent, certes, mais les avancées d’une médecine de la qualité de la vie permettent de lutter contre le vieillissement articulaire, artériel, hépatique, rénal et même cérébral.
Ne vend-on pas des petites machines électroniques qui sont les gardiennes de notre vigilance et de notre acuité intellectuelles ?

Comment peut-on imaginer de prolonger ainsi la vie et la qualité de celle-ci sans chercher à améliorer les traits de notre enveloppe cutanée ? Peut-on se sentir vraiment 30 ans et s’en voir 50 dans la glace ?
La longévité est un fait, elle doit être harmonieuse. On ne peut pas laisser un élément de la chaîne humaine « à la traîne ». Vue sous cet angle, la chirurgie esthétique n’est plus une pratique honteuse qu’on réalise dans le secret le plus absolu, ce qui, par voie de conséquence, impose un maximum de naturel dans le résultat.

Il n’y a donc aucune anomalie à mettre des techniques hautement performantes au service de la lutte contre le vieillissement, du moment bien sûr qu’on ne demande pas à la société d’en assumer la charge. Pourquoi faudrait-il culpabiliser des spécialistes dont les études et le cursus sont parmi les plus longs (bac + 12 au minimum) ?

Vers une assurance anti-âge…

À l’inverse, on pourrait imaginer que des compagnies d’assurances privées proposent des cotisations qui serviraient à effectuer ces soins antivieillissement comme on cotise pour sa retraite par exemple. Cette perspective, si elle est envisagée jeune, éviterait peut-être l’obstacle aujourd’hui rencontré du coût de l’intervention au moment où elle est nécessaire. Elle pourrait faire partie d’une clause spéciale d’assurance vie.
Cette contractualisation permettrait par ailleurs de lever le tabou social de la chirurgie esthétique.

L’influence du marché du travail

À la lecture de certains articles, on pourrait croire que les demandes d’intervention en chirurgie esthétique sont le fait de femmes oisives vivant dans une bulle sociale favorisée. Concrètement en fait, les demandes viennent de sources beaucoup plus diversifiées, et bien souvent en lien direct avec le monde du travail.

Les années qui passent engendrent deux phénomènes contradictoires résumés par le terme « senior » : l’expérience et le vieillissement. L’entreprise est avide de l’un mais tend à rejeter l’autre. On assiste alors à une compétition interne entre les plus jeunes, au comportement fringant, ambitieux et volontariste, et les plus mûrs, qui véhiculent une image de solidité et d’expérience, mais dont l’aspect peut préfigurer le déclin.

L’évolution sociale se fait de plus en plus vers un affrontement entre juniors et seniors. On peut le déplorer, on ne peut pas le changer. La chirurgie esthétique s’inscrit comme un moyen de relever le défi.

Source : Le guide Hachette de la Chirurgie Esthétique

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