Pour bien comprendre, nous proposons un bref résumé de ce qu’est un poil et de ce qu’est son cycle vital.
Le système pileux est constitué de cellules germinatives concentrées dans un réservoir, situé au tiers supérieur du bulbe pileux, appelé « bulge », lui-même enrobé d’une matrice, programmé pour fabriquer des poils tout au long de la vie alors que la racine du poil est appelée le « bulbe ». Pour obtenir une épilation définitive, il faut à la fois détruire le bulbe, le bulge et la matrice.

Cycle de vie d’un poil :
- il naît : phase où il n’est pas visible, (3 à 6 mois)
- il vit : le poil est sorti et il est rattaché à la racine,(1 à 3 mois) : phase anagène
- il meurt : est en phase d’expulsion, il n’est plus rattaché et un nouveau poil est en train de naître (moins d’un mois)
On différencie 3 types de poils :
- fin : cycle court. Les poils sont peu profonds et peu chargé en pigment.
(ex : le duvet)
- intermédiaire : cycle moyen avec une profondeur moyenne et chargé en pigment
(ex : avant-bras, jambes)
- terminal : cycle long, plus grande profondeur et là aussi très chargé en pigment.
(ex : aisselles, pubis)
Les lasers et lampes flash n’agissent que sur des poils sortis, adultes , dits en « phase anagène ». Le pourcentage de poils présents en cette phase est variable en fonction de leur durée de vie et donc de leur localisation. C’est ce pourcentage qui conditionnera le nombre de séance à prévoir, de même que l’âge du sujet ( plus il est jeune, plus il faudra de séances).
Exemple de pourcentages de poils en phase anagène suivant les zones:
Pourcentage de poils en phase anagène | |
Lèvre supérieure | 60% |
Avant-bras | 40% |
Aisselles, pubis | 30% |
Jambes | 25% |
Menton | 20% |
A l’inverse, l’épilation électrique qui détruit individuellement chaque poil, son bulge et sa matrice, est la seule technique qui puisse justifier le terme d’épilation définitive.
De quoi s’agit-il ?
Nous ne distinguerons volontairement pas l’action des lasers ( machine génératrice d’une lumière dans une longueur d’onde donnée et fixe), et lampes flash ( dont la lumière utilisée comme agent thérapeutique est variable dans le spectre) Dans les deux cas, c’est la lumière qui est prise comme source d’énergie, cette lumière est absorbée par une substance colorée ou « chromophore » ( au niveau du poil, c’est la mélanine), transformée en chaleur, contrôlée et destructrice de la base du poil, et du bulge.
Comment ça marche ?
La chaleur transmise à la base du poil doit être suffisamment intense pour détruire les éléments du follicule pileux sans engendrer trop de douleurs. Par ailleurs, un niveau de température trop élevé risquerait de provoquer une brûlure des tissus avoisinants. On est donc pris entre le désir de détruire la totalité des tissus générateurs du poil et celui de respecter au mieux les tissus avoisinants.
A qui s’adresse ce soin ? Masculin / féminin
L’épilation est une demande importante depuis quelques années, liée à un phénomène de mode ; les héros contemporains sont glabres, leur poitrine lisse, et leur dos net en ce qui concerne les hommes. On retrouve la même chose chez les femmes avec en plus la diminution progressive de la surface de recouvrement des maillots de bains et des sous vêtements.
Il ne faut pourtant pas oublier que le vecteur de la lumière est la mélanine. La mélanine est à la fois le pigment du poil et celui de la peau, c’est à son niveau que la lumière se<transforme en chaleur. Il est par conséquent difficile, voir dangereux d’effectuer une épilation à la lumière sur une peau pigmentée. De même que les poils blancs sont intouchables par les lasers puisqu’ils n’ont pas de pigment. Un poil « teint » ne véhicule pas la lumière car le pigment est à l’extérieur du poil.
Déroulement de la séance, suites ?
Les séances ne peuvent commencer qu’après une solide information, incluant les risques et l’efficacité prévisible, en fonction de l’âge, de la localisation et de la couleur des poils. Il faut aussi un devis préalable et dans l’idéal un consentement éclairé.
Lors de la première séance, il faut déterminer le type de peau et sa pigmentation naturelle ainsi que la densité des poils. Ce sont les éléments qui permettent de déterminer la puissance des tirs ( fluence) et la durée de chaque tir. Ces paramètres sont habituellement enregistrés et ré utilisés lors des séances ultérieures, il faudra seulement les confirmer. Avant chaque séance, il faut effectuer un rasage de la région pileuse, deux ou trois jours avant, afin de disposer, le jour dit, de poils d’environ un millimètre. Si le rasage n’a pas été fait, on peut le jour même effectuer une coupe avec une tondeuse sans sabot. Il faut par contré éviter l’épilation trop près de la séance. Si le poil ciblé est trop court, il ne prendra pas la lumière, s’il est trop long, la chaleur engendrée est trop élevée et la séance douloureuse.
Ensuite, la zone à épiler sera balayée à l’aide d’une pièce à main qui envoie des « tirs » sur une surface déterminée. La douleur est variable suivant les machines utilisées et dépend beaucoup de chacun, mais justifie bien souvent l’application préalable d’une crème anesthésiante ( EMLA ®)
Dans les minutes qui suivent on observe normalement une rougeur cutanée diffuse ou centrée par le follicule pileux. A ce moment le praticien vérifie l’efficacité des tirs en épilant à la pince les poils traités. Ceux-ci, traités avec succès, viennent alors sans effort.
Quel rythme ? Quand s’arrêter ?
La seconde séance aura lieu quand les poils auront repoussé. Il faut que la quantité de poils en phase anagène soit suffisante pour que la séance soit efficace. Le nombre de poils dans cet phase étant en moyenne de 20% à 30% Il est normal de prévoir quatre à six séances suivant les zones. Le bon contrat est d’obtenir une réduction définitive alors de 80% à 100% de la pilosité initiale. C’est la raison pour laquelle on parle ici d’épilation progressivement définitive. La duré totale du traitement d’une zone varie de douze à dix huit mois.
Risques et effets indésirables
Les risques sont dans la majorité des cas liés à la pigmentation de la peau avoisinante. Il faut donc impérativement éviter l’exposition au soleil avant et après chaque séance sous peine d’augmenter le risque de pigmentations post inflammatoires. Aujourd’hui, la plupart des machines sont « intelligentes », proposant les bons dosages d’exposition. Ceci évite le risque de brulures cutanées.
Un risque serait la brulure accidentelle d’un organe par un flash ou un tir mal dirigé. Les yeux sont les plus menacés et demandent une protection particulière( lunettes ou coques U.V.), tant pour le patient que pour le manipulateur.
Efficacité
L’efficacité épilatoire des lasers et lampes flash est tout à fait remarquable à condition d’avoir une puissance suffisante, mais cette puissance du matériel impose à contrario l’utilisation par un médecin ou pour le moins un réglage des constantes par un médecin responsable de l’ensemble du soin.
Combien ça coûte ?
A partir de 50€ par séance, en fonction du nombre de tirs effectués et du temps passé. La variabilité du nombre de séances peut faire proposer par le médecin un devis total couvrant le nombre de séances nécessaire pour obtenir un résultat sur 80% au moins de la pilosité.
Notre conseil : Technique la plus aboutie d’éradication des poils. Il faut en connaître aussi les limites. Si quelques poils persistent, il vaut mieux les retirer à l’électricité plutôt que de poursuivre des séances laser qui deviennent de moins en moins efficaces.
Source : Le livre de Dr Xavier Latouche et Chantal Higy-Lang « Belles, Beaux sans bistouri »