Traitement par inhibition : La toxine botulique

Traitement par inhibition : La toxine botulique

A ce jour, il n’existe qu’un seul traitement inhibiteur représenté par la toxine botulique. L’objet de cette inhibition est l’ensemble des muscles peauciers, principal responsable des rides de la face.  Plus habituellement connue sous le nom de Botox® qui est une des marques les plus diffusées dans le public, jusqu’à devenir un terme générique, nous lui préfèrerons, par souci d’exactitude, le terme global de toxine botulique.

La TB, fabriquée par une bactérie, le clostridiom botulinom, était responsable autrefois d’une maladie très grave, le botulisme. Cette bactérie qui se développait particulièrement dans les  denrées avariées, contaminait les marins et passagers lors de traversées au long cours. On savait donc depuis longtemps que la propriété de la toxine, disséminée dans l’organisme, était de paralyser les muscles, notamment respiratoires. On mit à profit les propriétés de ce produit dès le milieu du 20è siècle pour traiter, de façon localisée, des contractures musculaires anormales : pieds-bots, contractures neurologiques, spasmes faciaux.

On avait également constaté que les malades porteurs de paralysie faciale, après quelques semaines,  ne présentaient aucune ride du front du côté atteint. De là vint l’idée d’appliquer, de manière très précise et localisée, les propriétés de la TB à des fins cosmétiques.

En France aujourd’hui, deux TB sont autorisées à la vente publique :

  • Le Dysport ®qui n’a en principe d’autorisation de mise sur le marché (AMM) que pour le traitement des maladies
  • Le Vistabel ® possédant l’AMM à usage esthétique pour le traitement des rides, ne peut être légalement utilisé que par les dermatologues et les chirurgiens plasticiens, ainsi que pour des indications localisées : les chirurgiens maxilo-faciaux, les ophtalmologistes et les ORL. Le Botox ®, à proprement parler n’est que la présentation commerciale du Vistabel ® à usage strictement hospitalier.
  • Des TB d’origines diverses, notamment chinoises, sont accessibles par Internet à des prix défiant toute concurrence. Il faut avoir la plus grande méfiance vis-à-vis de ces produits quant à leur pureté, leur inoculé voire tout simplement leur efficacité.

Attention : Les TB sont vendues sous la forme d’une poudre lyophilisée à reconstituer. L’efficacité de cette poudre est conditionnée par sa conservation permanente à moins de 4°C. On dit que le produit est soumis à la chaîne du froid ; la rupture de la chaîne entraîne l’inactivation de la substance.

De quoi s’agit-il ?

Les muscles striés (de la face, du cou et des membres par opposition aux muscles lisses responsables de la motricité intestinale, de la vessie, de l’estomac) sont soumis à des commandes nerveuses par l’intermédiaire d’une plaque motrice. La TB agit à ce niveau en déconnectant le nerf du muscle de façon temporaire et totalement réversible : 3 à 6 mois environ. La compréhension de ces mécanismes un peu arides est nécessaire pour ne pas croire que le muscle est paralysé ou le visage figé.

Attention : un point d’injection de TB agit sur une surface circulaire de 1 cm de rayon. Il n’y donc a priori pas de risque de diffusion dans la circulation générale de ce qui a été présenté comme un poison dangereux. Ceci permet la maîtrise parfaite des muscles que l’on veut inhiber et de ceux que l’on veut exciter.

 

Comment ça marche

L’injection de microgouttes de TB, dosée habituellement en unités, comme l’insuline, au contact des muscles sous-cutanés de la face et du cou, permet en quelques jours le relâchement de ces muscles et donc l’aplatissement des rides qui en dépendent. La multiplication de ces injections rend possible le traitement de régions entières.

A qui s’adresse ce soin ? Masculin / féminin

La découverte des effets de la TB sur les rides a sans doute été le plus extraordinaire progrès de la médecine esthétique de ces dernières décennies. On obtient les résultats les plus spectaculaires au niveau des rides du front, des rides inter-sourcilières (rides du lion), de la patte d’oie, des rides du nez et même des ridules de la lèvre supérieure.

En jonglant avec les muscles et leurs antagonistes on peut également programmer un relèvement de la queue du sourcil ou un agrandissement de l’œil. Les injections de TB seront efficaces aussi bien chez l’homme que chez la femme ; elles ont un double objectif :

  • Curatif : suppression des rides existantes
  • Préventif : sur l’apparition des rides à venir, à condition de faire des réinjections régulières.

Déroulement de la séance, suites ?

Aucune préparation de la peau en dehors du démaquillage soigneux et de la décontamination n’est  nécessaire. L’usage d’aiguilles ultra-fines rend les injections peu douloureuses et par conséquent l’anesthésie locale inutile ; tout au plus, chez les personnes les plus sensibles, peut-on appliquer 30 mn avant un peu de crème Emla ®.

La séance se pratique sur une patiente allongée et consiste en des points multiples d’injection de doses précises de TB, pour la mise au repos des muscles visés.

Conventionnellement il est recommandé de ne pas frotter les zones injectées, de ne pas s’allonger dans les heures qui suivent (pour ne pas troubler la précision de l’action du produit).

Quel rythme ? Quand s’arrêter ?

L’effet de la TB a tendance à s’allonger avec le nombre des séances. On considère donc que la première année il faut faire 3 séances, les années suivantes 2 par an voire moins ensuite, en fonction des besoins.

Risques et effets indésirables

Quelques effets parfois désagréables mais toujours transitoires sont possibles :

  • Maux de tête, facilement calmés par le paracétamol,
  • Sècheresse oculaire (compensée par des larmes artificielles si nécessaire),
  • Asymétrie des sourcils de même que l’aspect « en accent circonflexe » de l’un d’eux, persistant au-delà d’une semaine, feront l’objet d’une retouche par le praticien qui corrigera facilement le problème,
  • Abaissement de l’implantation des sourcils est plus une conséquence normale de l’action de la TB qu’une complication. C’est la contrepartie du relâchement des rides frontales,
  • Le ptosis ou chute d’une paupière supérieure est rare. Il engendre une asymétrie d’ouverture des deux yeux. Ce phénomène correspond à une diffusion excessive du produit vers l’orbite mais il sera toujours régressif en trois mois environ,
  • Des complications tout à fait exceptionnelles sont plutôt liées aux injections de la partie basse du visage et du cou
  • Difficulté de maquillage de la paupière supérieure.

Par contre, les publications médiatiques alarmistes, rendant la TB responsable de tous les maux sont totalement injustifiés et ne reposent sur aucune preuve. L’injection de millions d’unités tous les ans de TB n’entraîne que tout à fait exceptionnellement d’accident grave.

Contre-indications :

  • Relatives : les patients traités par l’aspirine ou les anticoagulants
  • Absolues : les patients atteints de myopathies et de myasthénies

Efficacité

Bien gérée et tellement remarquable, l’efficacité de la TB a bouleversé les indications classiques de la chirurgie esthétique. Elle remplace à 98 % les liftings frontaux. Par contre, l’abaissement normal du sourcil peut rendre plus précoce l’indication de plastie de paupières supérieures.

Les rides les plus profondes, surtout de la glabelle, peuvent ne pas être totalement traitées dès la première injection ; on propose alors un complément par comblement utilisant un des produits résorbables usuels (acide hyaluronique le plus souvent).

Notre conseil : Technique remarquable dans les mains expertes – Rigueur obligatoire vis-à-vis du produit : respect de la chaîne du froid et usage exclusif d’un flacon-dose par patient.
Les spécialistes autorisés peuvent pratiquer cette injection au cabinet.

Source: La médecine esthétique Belles, beaux sans bistouri!

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