La symbolique des seins

La poitrine

Lorsque les hommes se mirent à chasser pour survivre et s’adapter, de nouvelles pressions et exigences s’exercèrent sur leur corps car ils durent courir plus vite et améliorer leur capacité respiratoire. Leurs poumons s’élargirent, et avec eux leur cage thoracique : le torse de l’homme devint celui d’un athlète.
Le torse de la femme se modifia d’une manière différente. Elle était souvent enceinte, entourée de nombreux enfants, et se déplaçait moins. Son thorax ne se développa pas de la même manière que celui de son compagnon : il demeura plus étroit, tandis que ses seins gagnèrent en volume pour former deux globes élastiques.

Les seins

Au-delà des aspects anatomiques, le sein a trois fonctions essentielles, dont nous allons parler ici afin de mieux éclairer les différents problèmes psychologiques que nous évoquerons ensuite dans nos observations, ce sont : la fonction nutritive, la fonction symbolique et la fonction érotique.
La chirurgie plastique et esthétique mammaire représente un énorme pourcentage des interventions qui nous sont demandées, même si elle a été détrônée depuis dix ans de sa première place par la lipoaspiration. En fait, la grande majorité des demandes correspond à un souhait de correction ou d’amélioration d’une ou de plusieurs des trois fonctions essentielles du sein.

La fonction nutritive

Elle est assurée de façon exclusive par le complexe anatomique : glande mammaire-galactophores-mamelon.La glande mammaire augmente de volume sous l’effet des œstrogènes, ce qui explique les variations de dimension du sein au cours du cycle menstruel.

La fabrication du lait et pourquoi pas plutôt lactation ?

En dehors de la grossesse, elle ne fabrique habituellement pas de lait. Dès le début de celle-ci, le taux d’œstrogènes devient extrêmement élevé et les seins gonflent de manière importante, sans faillir, jusqu’à l’accouchement. C’est à ce moment-là qu’une hormone hypophysaire, la prolactine, permet à la glande mammaire de fabriquer du lait pour nourrir le bébé. Ensuite, ce sont les efforts de succion de ce dernier qui entretiendront la sécrétion lactée.
La fabrication du lait intervient donc aussi longtemps que le bébé tète, propriété qui a été remarquée depuis l’Antiquité et qui permet à une femme de nourrir successivement plusieurs enfants, et pas obligatoirement les siens. C’était le rôle des nourrices…
Chez certaines femmes cette fonction nutritive est intimement associée à l’une des deux autres fonctions ou aux deux : certaines mamans s’imaginent faillir à leur fonction symbolique de mère, et parfois éprouvent un plaisir réel simple ou un peu trouble à l’allaitement, la sensation de succion du bébé pouvant leur donner une intense satisfaction.

Les conséquences du mélange des genres

Lors d’une première grossesse d’ailleurs, ce mélange des genres peut mettre l’enfant en compétition symbolique avec son père pour la conquête du sein maternel, et peut être à l’origine d’attitudes conflictuelles. Cette situation de compétition sera vécue comme telle chez les deux partis, et si elle est initiale chez le bébé, elle pourra déclencher une situation identique chez le père, qui manifestera un peu de mauvaise humeur ou de délaissement vis-à-vis de la jeune mère (cette attitude peut être assimilée à celle décrite par Mélanie Klein comme le rejet de l’objet convoité).
Dans ces situations, aux conséquences incalculables pour l’avenir du couple et de l’enfant, le rôle de la mère est loin d’être neutre, même si elle veut se donner bonne conscience en se partageant entre les deux êtres qu’elle chérit le plus. Qu’elle le veuille ou non (et le choix a été fait il y a plus de neuf mois), l’ensemble familial est passé d’un duo à un trio, et l’un des points d’ancrage symbolique de cette mutation après la naissance est matérialisé par le sein.
Avant la naissance, il avait déjà fallu partager le ventre, ce qui avait été peut être plus facile du fait de la virtualité de l’être présent ; après la naissance, le partage de la mère est une réalité irréversible.

Les conséquences du mélange des genres

Lors d’une première grossesse d’ailleurs, ce mélange des genres peut mettre l’enfant en compétition symbolique avec son père pour la conquête du sein maternel, et peut être à l’origine d’attitudes conflictuelles. Cette situation de compétition sera vécue comme telle chez les deux partis, et si elle est initiale chez le bébé, elle pourra déclencher une situation identique chez le père, qui manifestera un peu de mauvaise humeur ou de délaissement vis-à-vis de la jeune mère (cette attitude peut être assimilée à celle décrite par Mélanie Klein comme le rejet de l’objet convoité).
Dans ces situations, aux conséquences incalculables pour l’avenir du couple et de l’enfant, le rôle de la mère est loin d’être neutre, même si elle veut se donner bonne conscience en se partageant entre les deux êtres qu’elle chérit le plus. Qu’elle le veuille ou non (et le choix a été fait il y a plus de neuf mois), l’ensemble familial est passé d’un duo à un trio, et l’un des points d’ancrage symbolique de cette mutation après la naissance est matérialisé par le sein.
Avant la naissance, il avait déjà fallu partager le ventre, ce qui avait été peut être plus facile du fait de la virtualité de l’être présent ; après la naissance, le partage de la mère est une réalité irréversible.

La fonction symbolique

Elle n’est pas moins importante, pendant et en dehors de la grossesse, et comme nous l’avons dit souvent liée à la fonction érotique. C’est bien la raison pour laquelle les adolescentes commencent à cacher leur anatomie à leurs parents dès le début de la poussée mammaire, et c’est là une attitude qu’il faut savoir respecter chez une jeune fille.
On peut distinguer plusieurs évocations symboliques du sein : la féminité, la fécondité et la séduction.

La féminité

C’est sans doute un truisme d’affirmer que le sein est symbole de féminité ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les hommes, adolescents ou adultes, vivent aussi mal l’apparition d’une gynécomastie, susceptible de leur donner des seins identiques en forme et en volume à ceux d’une femme.
C’est donc une fonction symbolique extrêmement forte qui sera modulée en fonction du désir d’affirmation de la féminité, et dans ce domaine l’imagination des femmes, associée au génie créateur des stylistes, va exceller dans la promotion du symbolisme féminin. Par le vêtement d’abord : robes, corsages, pulls, tee-shirts, caracos et autres boléros. Par le sous-vêtement ensuite, qui va avoir pour fonction de donner au sein une forme idéale et parfois un volume accentué. Mais attention ! Ce volume ne doit pas être excessif sous peine de sombrer dans la provocation (parfois recherchée), et de là dans la vulgarité. La frontière est donc difficile à trouver, et ne doit pas être franchie.
Dans certaines ethnies, certaines circonstances, certaines époques ou certaines cultures, une manipulation inverse tentera de faire disparaître ce symbole de féminité (professionnelles de la danse contemporaine, certains mannequins ou certaines sportives). La mode devient alors unisexe, des soutiens-gorge bandeaux écrasent les seins, ou bien tout simplement les seins sont dissimulés pour mettre l’accent sur d’autres symboles de féminité, comme dans le costume traditionnel japonais.
Quoi qu’il en soit, une femme qui se sent parfaitement femme et qui n’a pas de seins ou qui n’a que de tout petits seins se sent habituellement frustrée dans l’expression de sa féminité. La vision matinale de sa silhouette dans un miroir lui évoque un thorax de garçon, et non un buste de femme.
Les femmes qui demandent une correction, dans un sens ou dans l’autre, de leur volume mammaire me disent toutes qu’elles le font pour elles et non pas pour un partenaire ; il s’agit donc bien au travers des seins de l’image qu’une femme a d’elle-même en tant qu’individu sexué. C’est là une notion que les hommes ont parfois du mal à admettre (pas seulement les maris, parfois même les pères), compte tenu de l’amalgame que fait habituellement un homme entre la fonction symbolique et la fonction érotique du sein.

La fécondité

Comme on l’a dit, le volume des seins augmente en début de grossesse, et ce jusqu’à la fin de la lactation. Il est donc logique et normal qu’il soit le témoin de la capacité d’une femme à allaiter, et donc à procréer. Ce symbole est d’ailleurs l’un des plus universels, contrairement au symbole de séduction qui, lui, est très lié à la culture. C’est la raison pour laquelle on retrouve l’illustration de cette symbolique de fécondité dans l’imagerie, la statuaire et la littérature de la plupart des pays et des époques.

La séduction

Comme on l’a dit, le volume des seins augmente en début de grossesse, et ce jusqu’à la fin de la lactation. Il est donc logique et normal qu’il soit le témoin de la capacité d’une femme à allaiter, et donc à procréer. Ce symbole est d’ailleurs l’un des plus universels, contrairement au symbole de séduction qui, lui, est très lié à la culture. C’est la raison pour laquelle on retrouve l’illustration de cette symbolique de fécondité dans l’imagerie, la statuaire et la littérature de la plupart des pays et des époques.

La fonction érotique

Cette fonction, je la gardais pour la fin parce qu’elle est aujourd’hui devenue primordiale. En effet, il est peu imaginable que les seins n’aient pas un rôle prééminent dans l’acte hétérosexuel, et a fortiori dans la relation homosexuelle féminine. Ils peuvent même être l’objet d’un désir et d’un plaisir essentiel et partagé. La sensibilité des seins peut, dans certains cas, amener une femme à l’orgasme, de même que les caresses érotiques des seins de sa partenaire peuvent entraîner une éjaculation chez l’homme.
En bref, le sein est un puissant moteur de la libido ; toutes les femmes le savent, c’est la raison pour laquelle elles lui accordent autant d’importance. C’est aussi pour cela que la chirurgie plastique et esthétique du sein a pris un tel essor.