Avec l’apparition des techniques sophistiquées de résolution des rides telles que le laser, les lampes flash ou la radiofréquence, on aurait pu imaginer que des orientations plus classiques et d’application plus anciennes verraient reculer leur champ d’indications. En fait, il n’en est rien pour deux raisons : d’une part les découvertes et les déclinaisons de produits se sont diversifiées au cours des années, d’autre part leur pratique, initialement réservée aux dermatologues, s’est progressivement étendue à l’ensemble des médecins esthétiques.
La simplicité du geste qui ne demande pas d’appareillage compliqué, lourd et vite promis à l’obsolescence, l’innocuité presque complète en ce qui concerne les peelings superficiels et moyens, et le prix de revient somme toute assez modéré de ces traitements en comparaison avec d’autres sont autant d’atouts des méthodes chimiques.
Il n’en demeure pas moins que les peelings moyens et plus encore profonds, demandent une solide expérience et un doigté assez fin pour déterminer « jusqu’ou ne pas aller trop loin ». De même si le terme de peeling recouvre l’ensemble des traitements chimiques d’abrasion cutanée, Il n’existe pratiquement rien de commun entre l’exfoliation légère de l’épiderme que provoque l’application d’un acide de fruit peu concentré et qui peut être confié à une esthéticienne, et le peeling profond au phénol dont l’objectif est de créer un renouvellement total de l’épiderme et une régénérescence du derme avec des suites un peu équivalentes à celles d’une brûlure superficielle.
Il y a donc peeling et peeling…
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Les peelings doux ou superficiels :
De quoi s’agit-il ?
Le principe d’exfoliation épidermique superficiel a sans doute été une des premières applications connues de médecine esthétique à proprement parler. Historiquement, Egyptiens et Romains, avaient découvert des substances chimiques capables de créer une abrasion de la peau, réalisant déjà un peeling superficiel. Les Egyptiens dans un papyrus décrivent les bienfaits d’une pâte abrasive composée de lait, de miel, et de particules d’albâtre.
Acide faible : lactique, tartrique et glycolique, sont présent dans les substances naturelles.
Comment ça marche ?
L’objectif de ces applications est à la fois de déterger les couches cornées de l’épiderme et de stimuler les cellules sous-jacentes : les kératinocytes. C’est la répétition de la détersion qui permet d’avoir un effet visible sur la peau. Au microscope on constate que la couche cornée est plus mince, par contre l’épaisseur d’ensemble du derme est la même ; cela signifie que les cellules jeunes dermiques sont renouvelées et plus nombreuses. On observe sous grossissement optique d’autres effets liés à l’effet abrasif tels que :
– la diminution des cellules pigmentaires correspondant à une diminution en nombre et en couleur des mélanocytes (taches pigmentaires),
– la densification et l’amélioration du maillage des fibres collagènes.
A qui s’adresse ce soin ? Masculin / féminin
Ce soin peut être utile à toutes et à tous. Les attitudes culturelles font que les femmes y font plus appel que les hommes. Qui n’aura pas envie, été comme hiver, d’avoir « bonne mine » ?
Déroulement de la séance, suites ?
Les produits habituellement utilisés sont des acides glycoliques dits « acides de fruits » à des concentrations supérieures à celles utilisées chez l’esthéticienne. Par contre, l’acide trichloracétique (TCA) doit être à faible concentration pour obtenir un peeling doux. La séance commence par un démaquillage et nettoyage approfondis de la peau. On pratique ensuite une application de la solution acide à la concentration souhaitée sur tout le visage et éventuellement le décolleté en évitant d’aller trop près des yeux.
On s’abstient d’obtenir un givrage cutané comme dans les peelings moyens puis, après 10 minutes d’application environ, on renettoie le visage à l’eau pour éliminer l’acide. Il est souvent intéressant de poser un masque hydratant et raffermissant après. L’intérêt majeur des peelings doux est l’absence de croûtes, d’éviction sociale et la possibilité d’être présentable le soir même. Poussées au maximum la durée d’application et les concentrations, on peut obtenir une fine desquamation pendant 2 à 4 jours.
Quel rythme ? Quand s’arrêter ?
L’efficacité de cette technique est directement liée à sa répétition dans des délais brefs. Ce sont les détersions successives de la couche cornée qui entraînent les réactions en chaîne décrites précédemment sur la peau. On tente donc d’effectuer une nouvelle détersion de la kératine à chaque fois que les kératinocytes l’auront fabriquée. Séparer les séances de 10 à 15 jours est idéal. En faire 3 à 6 d’affilée permet les meilleurs résultats.
Risques et effets indésirables
Les risques sont quasi inexistants, hormis des rougeurs qui peuvent persister quelques heures sur les peaux hypersensibles.
Efficacité
Elle est très liée à la répétition des séances mais aussi à la prescription de soins qui doivent être faits à domicile pour hydrater et enrichir la peau que l’on vient de stimuler. C’est donc un traitement complet, à l’efficacité visible mais qu’il faudra renouveler après quelques mois.
Combien ça coûte ?
Entre 50 et 100 € par séance.
Notre conseil : Les peelings doux sont un excellent soin de fin d’hiver. Ils vous redonne un visage printanier mais ne doivent pas être considérés comme un traitement « one shot ».
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Les peelings moyens
De quoi s’agit-il ?
La technique est basée sur le principe de l’abrasion des couches les plus superficielles de la peau jusqu’au derme superficiel, dans lesquels se situent les ridules et certaines taches pigmentaires ou de vieillissement. L’application d’une solution chimique avec une concentration précise, permet de décaper, de déterger la peau jusqu’à la profondeur souhaitée.
Comment ça marche?
Plus encore que de déterger (on dit « exfolier ») les cellules de l’épiderme et d’une partie du derme, l’intérêt du peeling réside dans l’incitation de la peau à la régénération cellulaire, la stimulation des fibroblastes. L’augmentation de la vascularisation qui en découle améliore le drainage tissulaire.
La régénération cellulaire donne un effet lissant et tenseur sur la peau.
A qui s’adresse ce soin ? Masculin / féminin
C’est avant tout un traitement du vieillissement cutané.
Ale peeling s’adresse à tous ceux, hommes et femmes, qui veulent voir améliorer l’aspect de leur peau et réduire les ridules et les taches pigmentaires ainsi que régénérer le derme et l’épiderme.
Les peelings moyens sont également indiqués dans le traitement du vieillissement photo-induit (méfaits du soleil), les séquelles cicatricielles d’acné de la face, les conséquences du tabagisme et de la pollution.
Attention : la pratique d’un peeling moyen contre-indique l’exposition au soleil pendant au moins trois semaines et, au-delà, rend obligatoire la protection cutanée contre les rayons solaires.
Déroulement de la séance, suites ?
Plusieurs produits peuvent être utilisés l’acide trichloracétique (TCA) en est le chef de file, nous le prendrons donc en exemple.
Avant la séance, une préparation de la peau pendant une à trois semaines est indiquée, à l’aide de substances spécifiques à appliquer à domicile. Dans cette même période on peut préparer un visage par des injections de produit résorbable notamment.
Le jour de la séance, on applique le produit à concentration donnée jusqu’à l’obtention d’un aspect « givré » de la peau qui témoigne la profondeur d’action. Il faut alors neutraliser l’acide puis nettoyer le visage. A la fin de la séance, on peut vous proposer un masque apaisant ou l’application d’une crème.
Dans les jours suivants, en fonction du produit utilisé et de la profondeur d’action recherchée, on assistera à un brunissement de l’épiderme qui prend un aspect parcheminé lors de la première semaine, puis une exfoliation avec élimination de ce feuillet superficiel qui laisse place à une peau régénérée, lisse, claire et rajeunie. A partir de là, le visage est tout à fait présentable socialement.
Il est important de savoir, de la bouche de votre médecin, quel sera le temps d’éviction sociale (3 à 7 jours dans ce type de peeling).
Quel rythme ? Quand s’arrêter ?
Une à deux fois par an au maximum, sans limite d’âge.
Risques et effets indésirables
Bien utilisés, avec des dilutions adéquates, ces peelings dits moyens ne présentent que peu de risques ; on parlera plutôt de contraintes normales, telles que :
• Douleurs ou démangeaisons
• Croûtes, dont la disparition est liée à la profondeur d’action du peeling
• Différences de coloration, en plus ou parfois en moins de la peau traitée vis-à-vis de la peau avoisinante non traitée : dyschromie (plus rare que dans les peelings profonds)
Efficacité
L’efficacité est d’autant plus nette que le peeling est plus profond. Cependant, l’éviction est proportionnelle à la concentration du TCA, à la profondeur d’action et à la qualité des résultats.
Combien ça coûte ?
200 € à 500 € par séance.
Notre conseil : Les peelings sont des méthodes de « brûlures » chimiques superficielles contrôlées qui permettent de renouveler l’épiderme.
Ce sont les dermatologues qui en ont le plus la pratique et l’expérience. Aujourd’hui ces techniques chimiques ont tendance à être supplantées par le laser et la lumière pulsée.
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Peelings profonds De quoi s’agit-il ?
Le principe est de créer une abrasion profonde et calculée de l’épiderme et du derme superficiels à l’aide d’une substance chimique puissante : le phénol, connu sous le nom d’ « Exopeel® », forme la plus couramment commercialisée, où l’acide phénique est associé à onze autres principes actifs permettant l’obtention d’une spécialité aux caractères chimiques stables.
Comment ça marche?
Le mode d’action est tout à fait comparable à celui décrit dans la dermabrasion, avec tout de même cette différence importante qui est la régularité possible d’action par la gestion fine des concentrations et du temps d’exposition. Ainsi, on peut prévoir d’agir plus ou moins profondément, en fonction des besoins et des critères d’analyse du type de la peau. Le but est donc la destruction complète de l’épiderme et du derme superficiel, en respectant les cellules épidermiques contenues dans les îlots que l’on trouve à la base des poils et duvets, ainsi que dans les glandes à sébum. La destruction poussée à cette profondeur entraîne également une rénovation du derme profond et des cellules germinatives.
A qui s’adresse ce soin ? Masculin / féminin
Il vaut mieux traiter les femmes que les hommes du fait des risques infectieux engendrés par la repousse de la barbe pendant la période de régénération. Les meilleures indications sont les porteuses de peaux fines et ridées marquées par l’exposition au soleil et les méfaits de la pollution et du tabac. L’existence de taches est aussi une bonne indication, par contre, se méfier des peaux mates, et récuser les infections aigues ou chroniques, ainsi que les porteurs de maladies cardiaques, les diabétiques et les insuffisants rénaux. On peut pratiquer un peeling profond entre 30 et 80 ans.
Déroulement de la séance, suites ?
Pour esthétique qu’il est, ce traitement est loin d’être anodin, il est même franchement douloureux juste après l’application du produit, ce qui impose au minimum une sédation( anesthésie légère) et donc souvent le déroulement dans le cadre d’une clinique. Il est donc important d’avoir eu préalablement une consultation informant très précisément du déroulement et des suites à prévoir. Il est plus que jamais nécessaire à cette occasion de disposer des papiers légaux que sont : le devis, le consentement éclairé, et mieux encore une documentation écrite après l’information orale.
Le jour venu, l’application du produit demande une heure, au terme de laquelle on applique un masque avec lequel il faudra prévoir de rentrer chez soi. Le masque sera changé après 24 heures pour un autre, fait à base de poudre, et qui lui, reste en place les jours suivants . Ce dernier se fendille et craquelle vers le 8eme jour pour laisser apparaître une peau renouvelée, d’un rouge très vif, lisse et sans taches, à structure renforcée en collagène et élastine. Cependant l’aspect cutané demande l’application d’un maquillage spécial pendant plusieurs semaines.
Quel rythme ? Quand s’arrêter ?
On ne réalise ce peeling qu’une seule fois dans sa vie. Contrairement à un lifting qui peut être renouvelé.
Risques et effets indésirables
Les suites sont donc assez lourdes, et parfois émaillées de sensations de tiraillement, et surtout d’angoisses dans l’attente de la récupération d’un visage normal. Le temps d’éviction sociale est donc de l’ordre de 2 à 3 semaines, et l’entourage comme la patiente doivent être bien informés.
Les risques, sont surtout d’ordre pigmentaires : soit en moins, soit parfois en plus, ils sont assez rares et ont toujours des solutions.
Attention aux infections chez les porteurs de dermatoses : acné, herpes ou impétigo.
Efficacité
Le résultat est assez spectaculaires une fois subies et oubliées les épreuves initiales. On observe un rajeunissement global lié à la disparition des ridules, l’atténuation des rides, l’amélioration de la souplesse de la peau et l’éradication des taches pigmentaires.
Combien ça coûte ?
De 2000 € à 4000 €. Suivant le lieu du traitement( clinique) il faut prévoir des frais supplémentaires, d’où l’utilité du devis détaillé et personnalisé.
Notre conseil : Technique un peu lourde, et couteuse, qui donne des résultats à la hauteur des espérances si l’on est prêt à en accepter les contraintes.
Source : Chirurgie esthétique » Belles, Beaux sans bistouri! «
